Les matériaux composant un téléphone portable et leurs impacts

Temps de lecture : 5min 44sec

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La composition d’un téléphone portable est mystérieuse… On a vaguement entendu parler de terres rares, de lithium éventuellement, parfois de cobalt. Mais on sait rarement à quoi servent ces matières premières décriées, ni leurs impacts sociaux et environnementaux. Faisons ensemble un tour d’horizon des matériaux composant un téléphone portable, leur utilité et leurs conséquences.

 

Liste des composants d’un smartphone

Fabriquer un mobile connecté demande plus de 70 matériaux. La composition d’un téléphone portable est la suivante.

  • 30 à 35 % de plastique et de matières synthétiques.
  • 15 à 20 % de cuivre.
  • 10 à 15 % de lithium et autres substances chimiques (magnésium, carbone, cobalt, etc.).
  • 10 à 15 % de verre et/ou céramiques.
  • 25 à 30 % de fer et dérivés de fer (zinc, étain, chrome, nickel, etc.)
  • 0,5 % de métaux précieux : or, argent, platine, palladium, etc.
  • 0,1 % de terres rares et métaux rares : europium, yttrium, terbium, gallium, tungstène, indium, tantale, etc.

 

 

La place de chaque matière première dans le smartphone

L’utilité des principaux composants du téléphone

  • Le plastique et les matières synthétiques composent généralement la coque. Ils servent aussi d’isolants entre les circuits. Ces matériaux sont dérivés du pétrole.
  • Le cuivre est utilisé dans les circuits imprimés pour conduire (transporter) l’électricité.
  • Le verre et les céramiques sont intégrés dans l’écran.
  • Les métaux occupent 1/3 de la carte électronique.

 

L’utilité des terres rares dans le téléphone

Et les fameuses terres rares, alors, elles servent à quoi ?

  • On trouve de l’indium dans l’écran, pour le rendre tactile. D’autres éléments rares permettent d’obtenir l’affichage de couleurs.
  • L’écran est rétroéclairé grâce aux luminophores, qui sont à base de terres rares : europium, le terbium, le gallium, etc.
  • La batterie contient le fameux lithium, dont les réserves sont limitées. Cette pièce stockant l’énergie demande également du cobalt et du graphite pour les électrodes, ainsi que de l’or dans ses connexions.
  • La carte électronique a besoin de métaux précieux (argent, or, palladium), et terres rares (néodyme, praséodyme, gallium, germanium, etc.). On parle d’infimes quantités dans chaque téléphone. Multipliez ça par plus de 1,5 milliard de téléphones vendus chaque année et vous comprenez pourquoi on parle d’épuisement des ressources. D’ailleurs, nous allons y venir.

 

L’impact environnemental et social des terres rares composant le téléphone portable

Bon, il y a beaucoup de matériaux dans un portable. Mais, quel est le problème ? Les composants du smartphone ont-ils un impact sur l’environnement ?

Malheureusement, la réponse est oui. Un grand oui même.

Terre rare excavation photo chine

Une mine d’extraction de terres rares à Bayan Obo, au nord de la Chine• Crédits : Ren Junchuan – Sipa

 

Impact environnemental des matières premières du high-tech

L’extraction et la transformation des matières premières ont plusieurs problèmes environnementaux.

  • Une importante demande en énergie, fossile la plupart du temps.
  • Des rejets de produits toxiques dans les eaux et les sols, impactant la biodiversité locale, mais aussi les habitants.
  • Des émissions de gaz à effet de serre et de particules fines dans l’air.

Comment ça se fait ? Parce que les terres rares sont dispersées. On doit miner de grands volumes de sol pour espérer trouver une pincée de ces matériaux si demandés.

 

Épuisement des ressources en terres rares

Sur les 70 matériaux composant le téléphone portable :

  • Près d’une dizaine pourrait être épuisée dans les 100 prochaines années. C’est le cas de l’argent (Ag), le zinc (Zn), le gallium (Ga), le tantale (Ta), l’indium (In), etc.
  • D’autres pourraient manquer encore plus rapidement, comme le cobalt (Co) et le dysprosium (Dy).
  • D’autres encore sont déjà limités et présentent un risque d’approvisionnement, comme le nickel (Ni), le cuivre (Cu), l’or (Au), étain (Sn), lithium (Li), magnésium (Mg), etc.

Vous vous dites peut-être : « ça va, avec 200 g par téléphone, on a le temps ! » Mais, en réalité, il faut en moyenne 44 kg de matières premières pour fabriquer un seul téléphone.

 

Un recyclage difficile

 

Le recyclage est-il la solution, dans ce cas ? Non plus.

  • Certains matériaux composant le téléphone portable sont utilisés en quantités infimes et ne peuvent actuellement pas être récupérés.
  • Les alliages rendent le recyclage compliqué et coûteux.
  • La rapidité d’évolution des nouvelles technologies déstabilise la filière de recyclage : il n’y a pas toujours de débouché ou de source. Entre la fabrication du téléphone et son recyclage, la demande en matières premières est déjà différente !

Recherche et développement, collecte des mobiles usagés, équipements de recyclage… Actuellement, il est moins cher d’extraire de nouvelles ressources que de recycler un smartphone. Pour les entreprises, le choix est (trop souvent) vite fait.

 

Impacts sociaux des mines de terres rares

Les mines de terres et métaux rares ont bien d’autres problèmes sociaux : travail d’enfants, conditions d’extraction à la limite de l’esclavagisme, augmentation du taux de maladies dans les régions aux alentours à cause des rejets polluants, etc.

Enfin, certains minerais se trouvent sur des zones géographiques en conflit, dont l’or et le tantale (Ta).

 

Pour toutes ces raisons, la phase de fabrication est la plus polluante et problématique de l’ensemble du cycle de vie du smartphone ! C’est bien pour ça qu’on vous recommande le reconditionné : vous évitez ainsi l’extraction de nombreux composants du téléphone, et la pollution associée. Quand en plus, l’entreprise prend des engagements environnementaux forts, comme Recommerce®, c’est la cerise sur le gâteau !

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À retenir sur la composition d’un smartphone

Vous connaissez maintenant chaque composant d’un téléphone portable, ou presque. Plastiques, verre, métaux, mais surtout terres rares et métaux rares servent à fabriquer votre précieux smartphone. Le problème ? Les ressources viennent à manquer, leur extraction pose de nombreux problèmes environnementaux, sociaux et éthiques. Nous ne pouvons plus continuer comme ça ! Pour aller plus loin et trouver des solutions, rendez-vous dans notre article sur le cycle de vie d’un téléphone.

 

Sources :

 

Mélodie

Mélodie

Écolo-technophile, je m'assure que les articles du mag So Refreshed soient toujours qualitatifs et plein de conseils pratiques !

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